Rosalía transforme « La Perla » en manifeste visuel
Rosalía dévoile le clip de « La Perla », extrait de son album LUX. Une œuvre visuelle radicale signée STILLZ, entre sport, mode et introspection.
ActuaNews.fr
L'info Autrement
Rosalía dévoile le clip de « La Perla », extrait de son album LUX. Une œuvre visuelle radicale signée STILLZ, entre sport, mode et introspection.
Avec le clip de « La Perla », extrait de son album LUX, Rosalía signe une proposition artistique radicale, à mi-chemin entre performance, mode et introspection. Réalisée par STILLZ, cette vidéo sans narration explicite affirme une esthétique maîtrisée et annonce une nouvelle phase de la carrière de l’artiste espagnole, à l’aube d’une tournée internationale en 2026.

Mis en ligne récemment, le clip de « La Perla » s’éloigne volontairement des formats narratifs classiques du vidéoclip musical. Rosalía y enchaîne des séquences apparemment déconnectées : escrime, hockey sur glace, errances nocturnes en voiture, promenades solitaires en forêt ou moments figés autour d’une cigarette. Aucun récit linéaire ne structure l’ensemble, laissant place à une succession d’images où la présence de l’artiste devient l’élément central.
Cette absence de fil narratif ne relève pas du hasard. Le visuel repose sur une construction esthétique précise, où chaque scène contribue à façonner une atmosphère plutôt qu’à raconter une histoire. Rosalía y apparaît tour à tour athlète, figure contemplative ou icône de mode, sans jamais expliciter ses intentions. Ce choix renforce l’impression d’un clip conçu comme une expérience sensorielle, davantage que comme un simple support promotionnel.
Sur le plan musical, « La Perla » s’est rapidement imposée comme l’un des titres les plus discutés de LUX, dernier album de Rosalía. Les paroles, marquées par une retenue émotionnelle et une distance assumée, ont été largement interprétées comme une évocation de sa rupture avec son ancien fiancé, le chanteur Rauw Alejandro. Sans jamais sombrer dans l’explication directe, le morceau adopte un ton froid et maîtrisé.
Contrairement à certaines productions plus explicitement émotionnelles, Rosalía privilégie ici l’économie de mots et une forme de détachement. Le texte se présente comme une mise à distance, sans attaque frontale ni dramatisation excessive. Cette sobriété renforce la cohérence entre la chanson et le clip, tous deux construits sur l’idée d’un contrôle absolu des émotions exposées.
« La Perla » marque également une étape importante dans la carrière de Rosalía : il s’agit de sa première collaboration avec un groupe mexicain, Yahritza y Su Esencia. Cette association a suscité un intérêt particulier, notamment dans un contexte où le groupe connaît un retour progressif auprès du public mexicain.
Fait notable, aucun membre de Yahritza y Su Esencia n’apparaît dans la vidéo. Rosalía interprète elle-même certaines parties vocales initialement chantées par Yahritza Martinez. Ce choix artistique, manifestement assumé, recentre entièrement le visuel sur l’univers de la chanteuse espagnole. L’absence du groupe, bien que remarquée, ne remet pas en cause la collaboration musicale, mais souligne la volonté de Rosalía de faire du clip un espace strictement personnel.
La réalisation du clip est confiée à STILLZ, figure majeure de la création visuelle musicale actuelle. Connu pour son travail avec Bad Bunny, il s’est imposé comme l’un des réalisateurs les plus sollicités de ces dernières années. Sa collaboration avec Rosalía s’inscrit dans une continuité, après plusieurs projets communs tels que « Tuya », « Candy » ou encore « Vampiros ».
Dans « La Perla », STILLZ déploie une esthétique immédiatement identifiable : plans épurés, absence de narration imposée, importance du mouvement et du symbolisme. Rosalía y change de posture et de rôle avec fluidité, passant de l’escrimeuse à la joueuse de hockey, puis à une figure silencieuse et distante. Chaque tableau semble fonctionner comme une image autonome, tout en participant à une vision d’ensemble cohérente.
L’utilisation du hockey sur glace n’est pas anodine. Ce sport connaît actuellement une visibilité accrue dans la culture populaire, portée notamment par des séries télévisées à succès. Rosalía s’inscrit dans ce contexte, tout en détournant ses codes : l’arène sportive devient un espace esthétique, presque abstrait, où l’agressivité physique se mêle à une élégance maîtrisée.
Plutôt que de se contenter d’emprunter des références en vogue, Rosalía les reconfigure à travers son propre langage visuel. Le sport, la mode et la performance physique ne sont jamais présentés comme des effets de style isolés, mais comme des composantes d’un univers cohérent. Cette approche conforte son positionnement d’artiste capable de dialoguer avec les tendances sans jamais s’y soumettre pleinement.
« La Perla » ne se limite pas à une démonstration esthétique. Le clip s’inscrit dans une stratégie plus large, alors que Rosalía prépare la tournée LUX, dont la partie américaine débutera en juin prochain, avant une vaste tournée européenne prévue en 2026. L’ensemble des éléments visuels et musicaux contribue à installer cette nouvelle ère artistique.
À travers cette vidéo, Rosalía affirme une posture claire : elle ne cherche pas à expliciter ses choix ni à livrer de clés de lecture définitives. Elle construit des univers, laisse émerger des symboles et invite le public à suivre le mouvement. « La Perla » apparaît ainsi comme une déclaration d’intention, plus que comme un simple clip promotionnel.
Avec « La Perla », Rosalía confirme sa capacité à transformer chaque sortie en événement artistique à part entière. Entre dépouillement narratif, rigueur esthétique et affirmation d’indépendance créative, la chanteuse espagnole poursuit la construction d’une œuvre où l’image et la musique dialoguent sans jamais se justifier. Une démarche qui consolide l’ère LUX comme l’une des plus abouties de sa carrière.
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.