Deux femmes accusant le rappeur Lomepal de viol déposent une nouvelle plainte avec constitution de partie civile pour relancer l’enquête, après un classement sans suite du parquet de Paris. Le rappeur nie toujours les faits.
Deux des trois plaignantes ayant accusé le rappeur Lomepal de viol déposent une nouvelle plainte avec constitution de partie civile. Elles espèrent ainsi rouvrir l’enquête et obtenir la désignation d’un juge d’instruction, remettant en question le classement sans suite prononcé en janvier dernier par le parquet de Paris. Le rappeur, de son côté, continue de nier formellement les faits.
Un classement sans suite contesté
Les faits et les premières plaintes
En janvier dernier, le parquet de Paris avait décidé de classer sans suite les plaintes pour viol visant Lomepal, de son vrai nom Antoine Valentinelli. La décision reposait sur l’impossibilité d’“établir clairement” les faits lors de l’enquête préliminaire. Les plaintes avaient été déposées à des dates différentes : la première en 2020 par Miranda Starcevic, pour des faits survenus en mars 2017 à New York, la seconde en 2023, et la troisième en 2024. Face à ce classement, deux des plaignantes considèrent que l’enquête initiale n’a pas été menée avec suffisamment de rigueur.
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Des contradictions non explorées
Les deux femmes estiment que les policiers n’ont pas examiné en profondeur les “multiples contradictions et propos mensongers” dans les déclarations de Lomepal et de ses proches. Selon leur avocate, Frédérique Pollet-Rouyer, cette négligence a empêché la justice de disposer de tous les éléments nécessaires pour établir la vérité. La démarche actuelle vise donc à obtenir une instruction plus complète, par l’intermédiaire d’un juge d’instruction.
La relance judiciaire par constitution de partie civile
Un acte juridique déterminant
Cette semaine, l’avocate des deux plaignantes a déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile. Ce dispositif oblige le ministère public à saisir un juge d’instruction qui pourra ordonner de nouveaux actes d’enquête. L’objectif est de réexaminer les faits, d’entendre à nouveau le rappeur et d’évaluer les témoignages des victimes avec davantage de moyens.
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Un parallèle avec d’autres affaires médiatisées
Selon Me Pollet-Rouyer, le récit des plaignantes est cohérent, circonstancié et réitéré dans des termes similaires malgré qu’elles ne se connaissaient pas au moment des faits. La procédure rappelle celle de l’affaire PPDA, où un juge d’instruction avait été saisi après un classement sans suite, permettant ainsi la reprise des investigations dans des conditions plus approfondies.
Les témoignages des plaignantes
Miranda Starcevic : une accusation détaillée
Miranda Starcevic, 32 ans, est la première à avoir porté plainte contre Lomepal. Elle l’accuse d’un viol survenu en mars 2017, après un début de rapport consenti. Selon elle, le rappeur l’aurait étranglée, tirée par les cheveux et frappée, la mettant dans l’incapacité de se dégager ou de parler. Elle décrit avoir eu du mal à respirer sous la contrainte physique exercée par l’artiste.
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Une deuxième plaignante sous le sceau de l’anonymat
La seconde femme, âgée de 34 ans, accuse Lomepal de l’avoir violée par sodomie alors qu’elle dormait, en janvier 2017. Elle n’a été entendue par la police qu’en 2024, soit sept ans après les faits. Son entourage n’a pas été interrogé, ce que l’avocate dénonce comme un manquement dans l’enquête initiale. La troisième plaignante, pour sa part, a choisi de ne pas relancer la procédure.
La défense de Lomepal
Des dénégations constantes
Le rappeur, 33 ans, a toujours nié les accusations et affirmé que les relations sexuelles étaient consenties. Lors des confrontations avec les plaignantes, il a qualifié leurs déclarations de “mensonges” et contesté toute violence physique. Dans un message sur ses réseaux sociaux en janvier, il a souligné : “Je suis innocent. Toute ma vie a été fouillée (…) tout le monde a été interrogé.”
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Une réaction prudente face à la nouvelle plainte
L’avocat de Lomepal, Antoine Valentinelli, a indiqué ne pas vouloir commenter davantage une affaire “qui a déjà été minutieusement étudiée et tranchée par la justice”. La position de la défense reste ferme : contester toute responsabilité dans les faits reprochés au rappeur.
Un contexte judiciaire complexe
Des statistiques inquiétantes
Cette affaire illustre la difficulté d’obtenir une condamnation en matière de violences sexuelles. En 2021, seulement 6% des victimes de viol, tentative de viol ou agressions sexuelles auraient porté plainte. Les plaignantes espèrent que la désignation d’un juge d’instruction permettra de réexaminer les faits et de lever les zones d’ombre laissées par l’enquête initiale.
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La recherche d’une instruction approfondie
Avec la constitution de partie civile, les deux femmes souhaitent que le juge puisse ordonner de nouvelles auditions et actes d’enquête. Elles visent ainsi à renforcer la crédibilité de leurs témoignages et à obtenir une reconnaissance judiciaire de ce qu’elles dénoncent depuis plusieurs années.
L’affaire Lomepal marque un nouveau rebondissement avec le dépôt d’une nouvelle plainte par deux des trois plaignantes. La justice devra décider si la procédure peut être relancée et si un juge d’instruction sera désigné. Entre dénégations du rappeur et volonté des victimes de faire reconnaître les faits, le dossier reste scruté par l’opinion publique et les médias.
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