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La comédie musicale culte relancée en 2024 par Pascal Obispo s’interrompt brutalement. Faute de modèle économique viable, toutes les représentations prévues jusqu’en 2026 sont annulées. Un coup dur pour l’artiste, les équipes de production et les spectateurs.

Un projet ambitieux stoppé net

Une relance attendue mais avortée

En mars 2024, Pascal Obispo avait choisi de redonner vie à Les 10 Commandements, l’envie d’aimer, chef-d’œuvre musical des années 2000. Cette nouvelle version, enrichie de décors modernes, de costumes inédits et d’une distribution renouvelée, devait séduire à la fois les nostalgiques et un nouveau public. Après une centaine de représentations à La Seine Musicale, la production prévoyait une vaste tournée à travers la France entre fin 2025 et début 2026.

Des difficultés économiques insurmontables

Très vite, les premières dates ont mis en lumière un problème majeur : l’équilibre financier du spectacle. Dans un communiqué relayé par plusieurs salles, la production a expliqué : « Les pertes accumulées sur les premières exploitations et notre impossibilité à trouver un modèle économique viable avec les différentes parties prenantes nous contraignent à prendre cette lourde et pénible décision. » Conséquence immédiate : l’arrêt des ventes de billets et le remboursement intégral des spectateurs.

Un retour qui portait l’héritage d’un succès historique

Une œuvre qui a marqué toute une génération

Créée en 2000 au Palais des Sports de Paris, la comédie musicale signée Lionel Florence et Patrice Guirao (livret), Pascal Obispo (musique) et Kamel Ouali (chorégraphie), avait connu un triomphe populaire. Plus de 1,8 million de spectateurs s’étaient pressés dans les salles, tandis que la bande originale s’était écoulée à plus de 1,6 million d’exemplaires. Des titres comme L’Envie d’aimer, Le Dilemme ou La Peine maximum sont restés gravés dans la mémoire collective.

Une relance qui n’a pas trouvé son public

Malgré cette aura, la reprise n’a pas suscité l’engouement espéré. Les ventes de billets sont restées en deçà des attentes et les coûts de production, particulièrement élevés pour une fresque de cette ampleur, n’ont pas pu être amortis. Si Pascal Obispo assurait qu’il ne s’agissait pas d’une simple redite, mais d’un « nouveau spectacle », la magie n’a pas opéré comme lors de la première version.

Une relance également marquée par la polémique

Le conflit avec Élie Chouraqui

La renaissance des 10 Commandements a été perturbée par une bataille judiciaire opposant Pascal Obispo au metteur en scène historique, Élie Chouraqui. En 2023, ce dernier avait saisi la justice, accusant le chanteur de contrefaçon, de parasitisme et de concurrence déloyale. Il réclamait l’annulation pure et simple du projet ainsi que 352 000 euros de dommages et intérêts, estimant que cette nouvelle version reprenait sans autorisation des éléments essentiels de sa mise en scène.

Une procédure finalement abandonnée

Débouté en première instance, Élie Chouraqui avait été condamné à verser des indemnités pour avoir publiquement dénigré la production. Bien qu’il ait initialement fait appel, il a finalement renoncé à poursuivre la procédure en juillet 2024, préférant, selon son avocat, « passer à autre chose ». Les organisateurs de la tournée n’ont toutefois jamais établi de lien direct entre ce conflit et la décision d’annulation, qui demeure officiellement motivée par des raisons financières.

L’annulation de la tournée des 10 Commandements, l’envie d’aimer illustre les difficultés économiques auxquelles sont confrontés les grands spectacles musicaux. Si l’œuvre originale avait marqué un tournant dans l’histoire de la comédie musicale française, sa relance n’aura pas rencontré le même destin. Pour Pascal Obispo et les artistes impliqués, cette décision met un terme prématuré à une aventure qui se voulait porteuse d’émotion et de renouveau.