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Un drame indicible au cœur d’un village paisible

Une évasion qui met fin à un calvaire

Le 14 octobre 2025, une femme de 45 ans parvient à s’échapper d’un garage à Saint-Molf, un village de moins de 3 000 habitants situé à une quinzaine de kilomètres de Saint-Nazaire. Amaigrie, en état d’hypothermie et partiellement vêtue, elle trouve refuge chez des voisins à qui elle révèle avoir été séquestrée depuis plusieurs années. Les gendarmes dépêchés sur place découvrent alors l’impensable : une captivité prolongée, faite de privations, d’humiliations et de violences quotidiennes.

Cinq années d’emprisonnement et de sévices

Selon les premiers éléments de l’enquête, la victime aurait été retenue prisonnière par son ancienne colocataire et le compagnon de celle-ci. Les faits se sont déroulés dans une habitation du hameau de Kerudal, où la femme vivait d’abord en colocation avant d’être progressivement reléguée à l’extérieur, puis enfermée dans le garage. Durant cinq ans, elle aurait dormi sur un transat, se nourrissant de restes souillés, contrainte de faire ses besoins dans des sacs plastiques.


Une enquête glaçante qui révèle l’ampleur des violences

Des conditions de vie d’une extrême cruauté

Le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, a décrit des conditions de détention « d’une insalubrité extrême ». La porte du garage était bloquée de l’extérieur par des parpaings, rendant toute fuite impossible. La victime affirme avoir été lavée à l’eau de Javel, nourrie de bouillie mélangée à du liquide vaisselle et droguée aux médicaments. Elle aurait perdu près de cinquante kilos au cours de son enfermement.

Des tortionnaires insoupçonnables

Les suspects, une femme de 60 ans, aide-soignante de profession, et un homme de 82 ans, paraissaient mener une vie ordinaire. Décrits comme discrets par leurs voisins, ils auraient pourtant organisé la séquestration de leur victime tout en profitant de ses ressources financières. Selon le parquet, plusieurs mouvements bancaires suspects ont été identifiés vers leurs comptes. Le couple aurait perçu les aides sociales de la quadragénaire, tout en la maintenant dans un état de dépendance psychologique et physique.


Une machination longtemps passée inaperçue

Une disparition administrative inquiétante

Les premiers éléments de l’enquête indiquent que la victime avait disparu des radars administratifs depuis 2022, date correspondant à son divorce. Cette disparition soudaine aurait entraîné une rupture totale avec son entourage. Faute de signalement, aucune recherche n’avait été engagée. Ce n’est qu’à travers les relevés bancaires et les témoignages recueillis que les enquêteurs ont pu reconstituer la chronologie du drame.

Une emprise psychologique totale

Les magistrats parlent d’un « abus frauduleux de l’état de sujétion ». Fragilisée psychologiquement, la victime aurait été soumise à un contrôle permanent, incapable de se défendre ou de fuir durablement. Parfois autorisée à sortir quelques instants, elle revenait systématiquement sous l’effet de la peur et de la manipulation. Le 14 octobre, profitant d’un moment d’inattention de ses geôliers, elle a trouvé la force de s’évader, mettant un terme à cinq années de captivité.


L’émoi d’une communauté et la poursuite de l’enquête

Une affaire qui sidère la région

Dans la petite commune de Saint-Molf, la stupeur est totale. Le maire, tout en confirmant connaître l’une des suspectes pour des impayés de loyer et une procédure d’expulsion, s’est dit bouleversé par l’ampleur du drame. Les habitants, eux, peinent à comprendre comment un tel calvaire a pu se dérouler si près de chez eux, sans qu’aucun signal d’alerte ne soit perçu.

Des suites judiciaires lourdes

Les deux suspects ont été mis en examen pour « séquestration arbitraire avec torture ou acte de barbarie » et « abus frauduleux de l’état de sujétion psychologique ou physique ». La sexagénaire a été placée en détention provisoire, tandis que l’octogénaire a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Tous deux encourent la réclusion criminelle à perpétuité. L’enquête, menée par le pôle criminel du parquet de Nantes, se poursuit pour déterminer les responsabilités exactes et les circonstances de ce huis clos infernal.


Une tragédie qui interroge la vigilance collective


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