Une réputation écornée par une enquête-choc

De la lumière à l’ombre médiatique

Connu pour son humour décalé et sa bienveillance affichée, Jarry n’avait jusqu’ici jamais été associé à la moindre controverse. Mais l’article de Mediapart vient ébranler cette image. Selon le média d’investigation, une quinzaine de personnes ayant participé au tournage de Maison de retraite, la série – adaptation du film à succès de Kev Adams – dénoncent des comportements jugés inappropriés.
Entre blagues à connotation raciste, gestes déplacés et remarques sexuellement explicites, le tournage aurait été marqué par une atmosphère lourde, loin de la convivialité attendue.

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Des accusations précises et dérangeantes

Plusieurs témoins évoquent notamment des propos visant un acteur noir, surnommé « Kirikou » ou encore moqué sur sa couleur de peau. Des techniciens affirment que les plaisanteries étaient fréquentes, parfois humiliantes. Certains décrivent une forme de tension permanente, d’autres reconnaissent avoir minimisé la portée de ces gestes, par habitude du second degré. Pour beaucoup, la notoriété de l’humoriste aurait rendu difficile toute contestation sur le moment.


Un tournage sous tension et un silence pesant

Des témoignages qui interrogent la culture du plateau

Les témoignages recueillis par Mediapart décrivent un climat de travail altéré par des propos déplacés et un humour jugé « trop physique ». L’un d’eux raconte que Jarry aurait eu un comportement violent envers une costumière dès le premier jour. D’autres évoquent des remarques sexuelles répétées, adressées à des hommes, dans une atmosphère que certains qualifient d’« insidieusement malaisante ».
Si plusieurs collaborateurs ont préféré changer d’équipe, d’autres disent s’être sentis démunis, incapables de dénoncer un artiste aussi médiatisé.

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Entre gêne et fidélité artistique

Tous ne partagent cependant pas la même lecture des faits. Trois comédiens de la série, cités par Mediapart, défendent Jarry, qu’ils décrivent comme un homme « sympathique et généreux ». Certains invoquent la frontière fragile entre humour et offense, rappelant que le comique joue souvent sur la provocation. Reste que ces défenses isolées ne suffisent pas à apaiser le malaise général, surtout dans un secteur où les rapports de pouvoir et la peur du silence sont régulièrement pointés du doigt.


L’humoriste face à la responsabilité du rire

L’humour, entre liberté et pouvoir

Jarry, contacté par Mediapart, n’a pas souhaité répondre directement aux accusations. Dans un message relayé sur les réseaux sociaux, il affirme poursuivre une quête artistique « pour rassembler les gens, quels que soient leur sexe, religion ou couleur de peau ». Mais cette défense interroge : où se situe la limite entre un humour provocateur et une parole qui blesse ?
Cette affaire renvoie à une problématique plus large : celle du poids du rire dans l’espace public et médiatique, où les artistes naviguent entre liberté d’expression et responsabilité sociale.

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Une remise en question du milieu audiovisuel

L’enquête sur Jarry s’inscrit dans une série de révélations touchant le monde du spectacle, où le comportement des figures d’autorité est de plus en plus scruté. Elle met en lumière la difficulté pour les témoins, souvent intermittents, de dénoncer sans craindre de nuire à leur carrière. Le cas Jarry devient alors un miroir de la transformation en cours : celle d’un milieu qui apprend à repenser ses codes de pouvoir et à interroger ce qui, longtemps, a été toléré au nom de la « création ».



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