La justice rouvre l’enquête autour du “Lokal”

Une perquisition qui relance l’affaire
Selon des informations de Mediapart, confirmées par BFMTV, le parquet de Nice a ouvert, ce vendredi 10 octobre 2025, une enquête en flagrance pour “violences volontaires en réunion” et “diffusion d’images d’atteinte à la personne”. Cette décision intervient après la reprise des diffusions en direct par une partie de l’équipe du “Lokal”, le studio où Jean Pormanove avait trouvé la mort deux mois plus tôt. La police judiciaire de Nice a procédé à la perquisition du lieu, saisissant le matériel informatique utilisé pour ces retransmissions.

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Des diffusions choquantes sur Twitch
Rebaptisé mais toujours animé par certains anciens membres, le “Lokal” a recommencé à diffuser des vidéos mettant en scène des actes de violence. Désormais hébergées sur Twitch, ces émissions reprennent la même formule controversée que par le passé. “Ça va être un live sans caméra, juste de la violence”, a déclaré Gwen C., frère de “Naruto” — l’un des protagonistes initiaux — lors d’un direct diffusé le 7 octobre.


Des scènes d’une violence inouïe malgré l’interdiction

Un “spectacle” de brutalité planifiée
Pour contourner la censure de Twitch, les organisateurs ont trouvé un stratagème glaçant : ils coupent l’image avant de frapper, laissant seulement entendre le son des coups. Dans un extrait consulté par Mediapart, on distingue clairement des cris et des appels à l’aide. L’une des participantes s’exclame même “BFM, contactez-moi s’il vous plaît” après avoir affirmé avoir reçu “de grosses baffes”. Ces extraits ont relancé la polémique sur la banalisation de la violence en ligne et sur l’impuissance des plateformes à endiguer de tels contenus.

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Un nouveau “souffre-douleur” filmé
Un homme d’une trentaine d’années aurait remplacé Jean Pormanove dans le rôle du “souffre-douleur”. Les images le montrent agenouillé, implorant qu’on l’épargne dans une mise en scène dérangeante. Si les responsables assurent qu’il s’agit de “jeux” ou de “provocations artistiques”, la justice, elle, considère ces actes comme des violences caractérisées.


Jean Pormanove, victime d’un engrenage tragique

Un drame retransmis en direct
Le 18 août 2025, Jean Pormanove — de son vrai nom Raphaël Graven — est décédé après plus de 300 heures de diffusion continue sur la plateforme Kick. Dans ces directs, il subissait des humiliations, des moqueries et parfois des sévices physiques infligés par ses acolytes Owen C. (“Naruto”) et Safine H. (“Safine”). Son décès avait alors provoqué une onde de choc dans la sphère numérique et soulevé une vive indignation dans l’opinion publique.

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Une autopsie qui écarte la piste criminelle
L’autopsie avait conclu que la mort du jeune homme ne résultait pas d’une cause traumatique ni de l’intervention d’un tiers. Les enquêteurs privilégient toujours la piste médicale et/ou toxicologique. Néanmoins, la question morale et juridique reste entière : dans quelle mesure les humiliations répétées et la pression psychologique ont-elles contribué à ce drame ?


Un phénomène inquiétant : la violence comme divertissement

Des contenus monétisés et suivis
Avant sa fermeture, la chaîne Kick de Jean Pormanove générait des revenus via les dons des spectateurs. Ce système économique fondé sur le “buzz” de la souffrance interroge : jusqu’où certains créateurs sont-ils prêts à aller pour gagner en visibilité ? Ces pratiques, mêlant violence, voyeurisme et recherche d’audience, constituent un véritable phénomène de société.

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Des plateformes sous pression
Face à ce nouvel épisode, BFMTV indique que Twitch devrait réagir dans les prochains jours. L’entreprise est désormais sommée d’agir pour prévenir toute récidive. Cette affaire, devenue emblématique des dérives du streaming, questionne les responsabilités des plateformes et la nécessité d’un encadrement juridique plus strict de la diffusion de contenus violents.


Un débat éthique et judiciaire relancé

La responsabilité collective en question
L’affaire “Pormanove” dépasse le simple cadre judiciaire. Elle interroge notre rapport au numérique, à l’image et à la souffrance d’autrui. Comment expliquer que des milliers de spectateurs puissent assister à ces scènes sans réagir ? Cette passivité collective, amplifiée par l’anonymat des réseaux, participe à la normalisation de comportements violents en ligne.

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Un signal d’alarme pour la société
En rouvrant l’enquête, la justice envoie un message clair : ces dérives ne peuvent plus être tolérées. L’affaire marque un tournant dans la lutte contre les violences numériques et la marchandisation de la souffrance. Si la mort de Jean Pormanove a provoqué une prise de conscience, le retour du “Lokal” rappelle que le combat est loin d’être terminé.



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