Coup de théâtre au procès Jubillar : selon la défense, le téléphone de l’amant de Delphine aurait borné près du domicile du couple la nuit de la disparition. Un élément troublant qui pourrait rebattre les cartes du procès en cours à Albi.
Nouveau rebondissement au procès de Cédric Jubillar. Alors que l’amant de Delphine était entendu ce lundi 6 octobre, les avocats de la défense ont révélé un élément potentiellement explosif : le téléphone du témoin aurait borné près du domicile du couple la nuit de la disparition. Une révélation qui vient troubler le déroulement d’un procès déjà sous haute tension.
Un procès sous tension marqué par un nouveau témoignage clé
L’audience du 6 octobre bouleverse l’équilibre du procès
Ce lundi 6 octobre 2025 marquait le début de la troisième semaine d’audience dans le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse Delphine, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines. À la barre, un témoin attendu : Jean, l’amant de la jeune infirmière. Dès son entrée dans la salle d’audience d’Albi, les regards se tournent vers lui. Celui dont le nom avait été rapidement écarté des suspects revient aujourd’hui au centre du débat judiciaire.
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Des déclarations remises en cause
Lors de son audition, Jean maintient n’avoir « jamais mis les pieds à Cagnac-les-Mines ». Pourtant, les avocats de la défense, Me Martin et Me Emmanuelle Franck, sortent une pièce qu’ils qualifient de décisive. Selon eux, les relevés téléphoniques démontreraient que le téléphone du témoin a borné à proximité du domicile des Jubillar la nuit même de la disparition. Cet élément, qu’ils affirment avoir été « retiré du dossier », vient remettre en question la solidité de l’enquête initiale et la loyauté de la procédure.
Des zones d’ombre autour de la téléphonie du témoin
Un bornage suspect révélé par la défense
Les avocats de Cédric Jubillar affirment détenir la preuve d’une connexion téléphonique dans la cellule couvrant la zone du domicile conjugal. Me Martin n’hésite pas à interpeller le témoin : « Avez-vous été à Cagnac-les-Mines le 15 décembre 2020 ? » – « Je n’y ai jamais mis les pieds », répond Jean, visiblement déstabilisé. C’est alors que la défense révèle la fameuse information : une trace de connexion téléphonique sur le secteur, entre 22 heures et 6 heures du matin, période cruciale de la disparition.
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Un élément manquant dans le dossier
D’après Me Franck, la pièce concernée — identifiée comme le procès-verbal n°129 — ne comporterait pas de document joint, laissant supposer une « altération de la procédure ». L’avocate souligne que les relevés téléphoniques de l’amant font apparaître une session Internet ouverte à 23h, puis à 6h du matin, sans trace d’activité entre ces deux horaires. Une plage temporelle durant laquelle la géolocalisation reste indéterminée, laissant planer le doute sur ses déplacements.
Une défense offensive face à un dossier contesté
Des accusations de falsification
Face à la cour, Me Martin s’insurge : « C’est extrêmement grave, y compris la falsification qui a été faite dans ce dossier. Quand on est capable d’en retirer un élément clé, c’est qu’on cherche à préserver une seule et unique piste : celle de Cédric Jubillar. » L’avocat évoque même un « scandale judiciaire » et réclame que ces données soient intégrées officiellement aux débats. Selon lui, le bornage du téléphone du témoin à proximité du domicile des Jubillar ne peut être ignoré.
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Des doutes sur la fiabilité des analyses
De leur côté, les enquêteurs avaient recensé 551 lignes téléphoniques actives sur la zone de Cagnac-les-Mines entre 22 heures et 6 heures le soir de la disparition, dont celle de l’amant. Toutefois, seules 216 d’entre elles avaient fait l’objet d’un examen approfondi, correspondant aux numéros ne bornant pas habituellement dans la région. Or, selon la défense, la ligne de Jean aurait mystérieusement disparu de cette liste. Un manque que Me Franck estime contraire « à la loyauté des accusations ».
Les explications du camp adverse
Une justification technique selon l’avocat des enfants
Me Laurent Boguet, représentant les enfants de Delphine Jubillar, a tenté de calmer les esprits en avançant une explication technique. D’après lui, la téléphonie de l’amant et de son épouse aurait déjà été examinée dès le 16 décembre 2020, sur une période couvrant du 14 décembre minuit au 16 décembre 14 heures. Les résultats montreraient un bornage exclusif dans le Tarn-et-Garonne, et non dans le Tarn, où vivait le couple Jubillar. « Le téléphone n’a jamais déclenché de relais dans la zone de Cagnac-les-Mines », a-t-il affirmé.
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Une conviction maintenue malgré les polémiques
Rappelons que lors de précédentes auditions, l’amant avait déclaré avoir « l’intime conviction » de la culpabilité de Cédric Jubillar. Il s’étonnait par ailleurs que ce dernier n’ait jamais cherché à le rencontrer après la disparition de Delphine, alors même qu’il savait qui il était. Ces propos, replacés dans le contexte de ce nouveau rebondissement, donnent une tonalité encore plus complexe à un procès déjà lourd de tension et d’émotion.
Un procès à rebondissements multiples
Des audiences marquées par les témoignages
Depuis l’ouverture du procès le 22 septembre à Albi, plusieurs proches de Delphine Jubillar ont défilé à la barre : sa sœur, son frère, ses amis. Tous ont livré des récits bouleversants, retraçant les derniers jours de la jeune infirmière. Mais ce nouvel élément autour de la téléphonie vient profondément ébranler la perception de cette affaire, à quelques jours seulement de la fin des audiences, prévue pour le 17 octobre prochain.
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Une atmosphère électrique dans la salle d’audience
Alors que les débats se poursuivent, le climat au tribunal d’Albi reste particulièrement tendu. Entre la douleur des familles, les contradictions des témoins et les passes d’armes entre avocats, l’affaire Jubillar continue de captiver et de diviser. Ce rebondissement autour du téléphone de l’amant pourrait bien rebattre les cartes et ouvrir de nouvelles pistes, à un moment clé du procès.
Le procès de Cédric Jubillar prend une tournure inattendue avec ces révélations sur le téléphone de l’amant de Delphine. Ce nouvel élément, s’il venait à être confirmé, pourrait modifier la compréhension des événements survenus dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. À l’approche du verdict, une chose est sûre : cette affaire n’a pas fini de révéler ses zones d’ombre.
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