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Icône de la mode mondiale et pionnier du tailoring moderne, Giorgio Armani est décédé à son domicile de Milan à l’âge de 91 ans. Fondateur de sa maison éponyme en 1975, il a révolutionné le costume masculin et féminin, habillé Hollywood et bâti un empire indépendant dans l’univers du luxe.

Le parcours d’un visionnaire

Des débuts modestes à la fondation d’une maison

Né à Piacenza, en Italie, le 11 juillet 1934, Giorgio Armani fit ses premiers pas dans l’univers de la mode comme décorateur de vitrines avant de rejoindre le cercle des apprentis du grand tailleur Nino Cerruti. En 1975, aux côtés de l’architecte Sergio Galeotti, il cofonde la maison Armani, qui allait bientôt redéfinir les codes vestimentaires d’une génération entière.

Une révolution stylistique dès les années 1970

Armani s’impose rapidement en introduisant un tailoring plus fluide et plus naturel. Ses costumes, caractérisés par des épaules adoucies, des coupes affinées et une palette de tons neutres allant du gris au vert pâle, incarnent un raffinement nouveau. Ses créations, à la fois novatrices et intemporelles, ont marqué les décennies 1970, 1980 et 1990, conférant au costume une allure moderne et universelle.

Armani et Hollywood : une alliance indissociable

Le cinéma, catalyseur de sa notoriété

Passionné de septième art, Armani gagne une reconnaissance internationale fulgurante grâce au film American Gigolo (1980), dans lequel Richard Gere défile littéralement en Armani. Par la suite, nombre de costumiers de cinéma font appel à lui pour façonner des looks devenus iconiques : de Leonardo DiCaprio dans The Wolf of Wall Street à Kevin Costner dans Les Incorruptibles, en passant par Christian Bale en Patrick Bateman ou Bruce Wayne.

Du tapis rouge aux Oscars

Ses créations ne séduisent pas seulement l’écran, mais deviennent également incontournables sur le tapis rouge. Aux Oscars, il transforme durablement les codes vestimentaires : là où dominaient autrefois les robes volumineuses et extravagantes, Armani impose une élégance sobre et européenne. Michelle Pfeiffer, Julia Roberts, Jodie Foster ou plus récemment Cate Blanchett et Lady Gaga, figurent parmi ses muses les plus fidèles. Son empreinte demeure omniprésente dans l’univers des cérémonies hollywoodiennes.

Un empire indépendant et universel

Une diversification audacieuse

Visionnaire au-delà du vêtement, Armani a su diversifier sa marque dans des domaines variés : parfums, cosmétiques, lunettes, mais aussi hôtellerie de luxe. Chaque extension de son empire reflète la même exigence esthétique et la même recherche d’excellence que ses collections de prêt-à-porter et de haute couture.

Un homme d’affaires hors pair

Dans une industrie dominée par des géants tels que LVMH et Kering, Giorgio Armani demeure une exception : il réussit à conserver l’indépendance de son groupe, transformé en l’une des rares grandes maisons encore privées. Sa fortune personnelle, estimée à 12,1 milliards de dollars par Forbes, témoigne de son flair stratégique et de sa capacité à conjuguer créativité et rentabilité.

Un héritage inestimable

Un engagement sans relâche jusqu’à la fin

Malgré son âge avancé, Armani n’a jamais cessé de s’investir dans sa maison. Selon le communiqué du groupe, il travaillait encore sur ses collections et projets divers peu de temps avant sa disparition. Ses proches et ses collaborateurs décrivent un homme à la fois passionné et exigeant, qui a su insuffler à son entreprise un esprit familial et fédérateur.

Une disparition qui marque la mode mondiale

Le décès de Giorgio Armani survient quelques mois avant la célébration des 50 ans de sa maison, prévue durant la Fashion Week de Milan. Ses funérailles, organisées en privé, seront précédées d’une veillée funéraire ouverte au public à Milan, les 7 et 8 septembre. Pour l’ensemble du monde de la mode, sa disparition laisse un vide immense, mais son héritage continuera d’inspirer les générations à venir.

Giorgio Armani restera à jamais associé à une élégance épurée, à la rencontre du cinéma et de la mode, et à une vision entrepreneuriale singulière. Son nom résonnera encore longtemps comme celui d’un créateur qui a su conjuguer style, sobriété et modernité, en bâtissant un empire indépendant et respecté.