Kathryn Bigelow de retour avec un récit explosif

Une intrigue sous haute tension

Le film débute lorsqu’un missile de provenance inconnue est lancé vers les États-Unis. Sa trajectoire ne laisse guère de doute : Chicago, mégalopole de plus de neuf millions d’habitants, est directement menacée. Le temps s’accélère, et avec lui, l’angoisse d’un désastre nucléaire irréversible.

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Une immersion dans les coulisses du pouvoir

Comme à son habitude, Kathryn Bigelow plonge le spectateur au cœur des arcanes du pouvoir. Le récit explore simultanément la Maison-Blanche, le Pentagone et une base militaire, révélant les dilemmes politiques, militaires et moraux d’un pays confronté à une attaque inattendue. Idris Elba, incarnant le Président, et Rebecca Ferguson, en capitaine de l’armée, traduisent l’urgence et la gravité d’une crise sans précédent.


Un thriller politique dans la lignée de Bigelow

De Démineurs à Zero Dark Thirty, une cinéaste engagée

Kathryn Bigelow s’est imposée comme l’une des réalisatrices les plus influentes du thriller politique contemporain. Après avoir exploré la guerre en Irak avec Démineurs, puis la traque de Ben Laden dans Zero Dark Thirty, elle poursuit son œuvre de décryptage des tensions géopolitiques avec A House of Dynamite. Ici, l’arme nucléaire incarne la menace ultime, soulignant l’impuissance des instances dirigeantes.

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Une atmosphère réaliste et oppressante

Le film se distingue par son réalisme glaçant. Chaque décision, chaque retard, chaque hésitation prend une ampleur dramatique. Le spectateur est immergé dans un suspense bureaucratique où la tension monte inexorablement. Si quelques instants personnels émergent, ils s’effacent rapidement face à l’urgence collective. Le résultat est une fresque sombre, à la fois technique et profondément humaine.


Un dispositif narratif audacieux et percutant

La « structure Rashōmon » comme moteur dramatique

Le scénario, coécrit par Noah Oppenheim, adopte une narration fragmentée. Chaque séquence revisite les événements depuis un point de vue différent, multipliant les perspectives et renforçant la tension dramatique. Cette technique, déjà employée par Ridley Scott dans Le Dernier Duel ou par Zach Cregger dans Évanouis, permet ici de confronter le spectateur à la multiplicité des choix possibles et à l’illusion d’un contrôle politique.

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Un message anti-nucléaire implacable

En rejouant sans cesse la même course contre la montre, le film donne l’impression de foncer droit vers l’inévitable. Cette répétition souligne l’absurdité de l’arme nucléaire et l’impuissance des dirigeants face à une menace incontrôlable. Plus le récit progresse, plus l’impression de réalisme s’impose, laissant le spectateur face à un vertige nihiliste.



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1 commentaire »

  1. D’aucuns trouvent que la structure répétitive affaiblit la tension du film. Personnellement, je ne trouve pas. Je trouve au contraire qu’elle nous permet de considérer la menace autrement que dans l’urgence du moment, elle nous ramène à notre propre acceptation de ce péril absolu.
    Excellente chronique. 👏🏼

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