Les parents du suspect dans l’affaire du meurtre de Louise, 11 ans, ont été mis en examen pour non-dénonciation de crime, destruction de preuves et subornation de témoin. Une avancée majeure dans une enquête toujours en cours.
Six mois après le meurtre de la jeune Louise à Épinay-sur-Orge, les parents du principal suspect sont mis en cause à leur tour. Incriminés pour non-dénonciation de crime, destruction de preuves et subornation de témoin, ils rejoignent la liste des personnes poursuivies dans ce drame.
Les soupçons s’étendent au cercle familial
Une mise en examen retentissante L’affaire du meurtre de la jeune Louise, 11 ans, connaît un rebondissement judiciaire majeur. Ce mercredi, les parents d’Owen L., principal suspect dans ce dossier, ont été mis en examen. Ils sont poursuivis pour non-dénonciation de crime, destruction de document ou objet, ainsi que subornation de témoin, selon un communiqué émis par le procureur de la République d’Évry, Grégoire Dulin. Âgés de 48 et 49 ans, les deux parents ont été placés sous contrôle judiciaire après avoir choisi de garder le silence lors de leur première comparution devant les magistrats instructeurs.
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Des incohérences dans leurs déclarations Dès le mois de février, les parents du suspect avaient été entendus par les enquêteurs. Ils avaient alors affirmé ne pas avoir eu connaissance de l’implication de leur fils dans le meurtre. Pourtant, leurs déclarations présentent depuis plusieurs incohérences. Ils sont notamment soupçonnés d’avoir soutenu l’alibi de leur fils, affirmant qu’il était resté toute la journée du drame au domicile familial. Une version contredite par des images de vidéosurveillance, sur lesquelles Owen L. aurait été reconnu par plusieurs témoins, dont sa propre sœur.
Des exceptions à la règle de l’immunité familiale
La gravité des faits efface la protection juridique En droit français, l’immunité familiale empêche habituellement les poursuites pour non-dénonciation entre proches parents. Toutefois, cette exception ne s’applique pas lorsqu’un crime est commis à l’encontre d’un mineur. Dans le cas du meurtre de Louise, les soupçons pesant sur les parents du suspect relèvent ainsi d’une infraction pleinement punissable. Ils risquent jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende pour leur silence présumé, selon les dispositions du Code pénal.
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Une infraction à l’origine historique particulière La non-dénonciation de crime est une infraction singulière dans l’arsenal juridique français. Comme l’explique Charlotte Dubois, professeure en droit privé et sciences criminelles à l’Université Paris II Panthéon-Assas, ce délit est né sous le régime de Vichy en 1941. Son objectif initial : permettre la répression des résistants et instaurer une culture de la délation. Malgré son origine controversée, cette infraction reste aujourd’hui mobilisée par la justice dans des cas graves, notamment lorsqu’il s’agit de la protection de mineurs ou d’actes de terrorisme.
Un crime qui a profondément choqué l’opinion
Le déroulé du drame Louise, élève au collège d’Épinay-sur-Orge, avait disparu le 7 février à la sortie des cours. Son corps avait été retrouvé dans un bois à Longjumeau, situé à quelques centaines de mètres de son établissement. Très rapidement, les soupçons s’étaient tournés vers Owen L., un étudiant de 23 ans en BTS informatique. Après 24 heures de dénégation lors de sa garde à vue, il avait fini par reconnaître les faits. Il avait suivi Louise sous prétexte d’avoir perdu un objet, puis l’avait attirée dans un coin isolé pour lui voler de l’argent en la menaçant avec un couteau, avant de céder à la panique et de la poignarder à plusieurs reprises.
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Un passé troublant du suspect Quelques jours avant le meurtre, Owen L. avait déjà abordé une autre collégienne dans la même zone. Selon ses déclarations, il tentait alors de « se calmer » après une altercation survenue lors d’une partie du jeu vidéo Fortnite. Ce comportement inquiétant, combiné aux éléments recueillis lors de l’enquête, a conduit à sa mise en examen pour meurtre sur mineure de moins de 15 ans, suivie de son placement en détention provisoire.
Des proches également mis en cause
La compagne du suspect poursuivie elle aussi La petite amie d’Owen L., également âgée de 23 ans, a elle aussi été mise en examen pour non-dénonciation de crime. Elle est suspectée d’avoir contribué à renforcer l’alibi initialement avancé par le suspect. Elle aurait affirmé que ce dernier était resté à son domicile durant tout l’après-midi du 7 février, ce qui contredit les éléments matériels recueillis par les enquêteurs. Comme les parents du suspect, elle a été placée sous contrôle judiciaire.
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Une affaire aux ramifications multiples L’enquête révèle progressivement les ramifications de ce crime au sein du cercle proche du suspect. Au-delà de la violence de l’acte initial, c’est désormais le comportement de son entourage qui interroge. Les investigations se poursuivent afin de déterminer dans quelle mesure les proches d’Owen L. ont pu, sciemment ou non, entraver la manifestation de la vérité.
Ce nouveau tournant dans l’enquête relance les débats autour de la responsabilité pénale des proches d’un criminel, en particulier lorsque la victime est un enfant. Le silence, dans ce contexte, peut devenir une faute lourde aux yeux de la justice. L’affaire Louise, au-delà du drame, soulève de profondes interrogations éthiques et juridiques.
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