Le Festival de Cannes 2025 a récompensé Jafar Panahi avec la Palme d’or pour « Un simple accident », un film politique et clandestin. La compétition a célébré la diversité artistique, avec des prix attribués à diverses œuvres significatives. Nadia Melliti et Wagner Moura ont été honorés pour leurs performances marquantes, illustrant l’engagement du cinéma contemporain.
Le Festival de Cannes 2025 a sacré Jafar Panahi pour Un simple accident, un film clandestin et profondément politique. Cette édition, marquée par une grande diversité artistique, a distingué des œuvres puissantes et engagées, portées par des cinéastes du monde entier. Découvrez le palmarès sur ActuaNews…
Une Palme d’or pour un film tourné dans l’ombre
Jafar Panahi, un retour triomphal sur la Croisette
Le réalisateur iranien Jafar Panahi a remporté la Palme d’or pour Un simple accident, une œuvre tournée dans des conditions précaires, en marge de la légalité. Le film évoque le destin d’anciens prisonniers politiques aux prises avec le désir de vengeance, dans un récit intimement lié au vécu personnel du cinéaste. Empêché de voyager pendant plus de quinze ans, Panahi a enfin pu fouler le tapis rouge cannois, suscitant une vive émotion.
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Une critique directe du régime iranien
Avec ce long-métrage, Panahi signe un acte de résistance artistique, dénonçant frontalement la répression exercée dans son pays. Cette récompense est d’autant plus symbolique qu’elle consacre un cinéma de combat, réalisé dans la clandestinité, face à l’oppression. Un simple accident s’impose comme un manifeste contre le silence et la censure.
Une compétition audacieuse et éclectique
Un palmarès sous le signe de l’ouverture
Sous la présidence de Juliette Binoche, le jury a dû départager 22 films en lice, dans une sélection d’une grande richesse. Le Grand Prix a été attribué à Valeur sentimentale du Norvégien Joachim Trier, tandis que le Prix du Jury a été partagé entre Sirat d’Oliver Laxe et Sound of Falling de Mascha Schilinski, deux œuvres explorant des registres sensoriels et introspectifs.
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Des auteurs confirmés à l’honneur
La mise en scène de L’Agent secret a valu une distinction au Brésilien Kleber Mendonça Filho. Par ailleurs, les frères Dardenne ont été primés pour leur scénario de Jeunes mères, fidèle à leur cinéma social, centré ici sur les enjeux de parentalité précoce. Ces prix témoignent de la reconnaissance accordée à des signatures majeures du cinéma contemporain.
Des interprétations puissantes et marquantes
Nadia Melliti, révélation bouleversante
À seulement 23 ans, Nadia Melliti a remporté le Prix d’interprétation féminine pour son rôle dans La Petite Dernière d’Hafsia Herzi. Elle y campe une jeune femme musulmane découvrant son homosexualité dans un contexte familial conservateur, offrant une performance d’une rare intensité émotionnelle.
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Wagner Moura, retour en force au pays natal
Le Prix d’interprétation masculine a été décerné à Wagner Moura pour L’Agent secret. L’acteur brésilien, célèbre pour son incarnation de Pablo Escobar dans Narcos, y incarne un intellectuel traqué sous une dictature, dans un récit tendu et politique. Ce rôle marque son retour dans le cinéma brésilien après plus de dix ans.
Les autres distinctions et hommages rendus
Des talents émergents récompensés
Le Prix de la Caméra d’or est allé à The President’s Cake de Hasan Hadi, saluant un premier long-métrage prometteur. Côté court-métrage, la Palme d’or a été attribuée à I’m Glad You’re Dead Now de Tawfeek Barhom, qui a su séduire le jury par son audace narrative.
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Des légendes du cinéma honorées
En amont du festival, deux figures emblématiques du cinéma américain, Denzel Washington et Robert De Niro, ont reçu une Palme d’honneur pour l’ensemble de leur carrière. Ces distinctions viennent rappeler l’importance de transmettre la mémoire cinématographique à travers les générations.
Palme d’or : Un simple accident, de Jafar Panahi Grand Prix : Valeur sentimentale, du Norvégien Joachim Trier Prix du jury (ex æquo) : Sirat, d’Oliver Laxe — un voyage sensoriel dans une rave apocalyptique Sound of Falling, de l’Allemande Mascha Schilinski, chronique intergénérationnelle sur les blessures de l’histoire familiale Prix de la mise en scène : Kleber Mendonça Filho pour L’Agent secret Prix du scénario : Luc et Jean-Pierre Dardenne pour Jeunes mères
Caméra d’or : The President’s Cake, de Hasan Hadi Palme d’or du court-métrage : I’m Glad You’re Dead Now, de Tawfeek Barhom Palmes d’honneur : remises en amont à Denzel Washington et Robert De Niro
La 78ᵉ édition du Festival de Cannes s’est imposée comme une vitrine du cinéma engagé, international et résolument audacieux. Jafar Panahi, en recevant la Palme d’or, incarne à lui seul la puissance du cinéma comme forme de résistance.Cette édition 2025 restera comme l’une des plus marquantes de la décennie.
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