Une Palme d’or pour un film tourné dans l’ombre

Jafar Panahi, un retour triomphal sur la Croisette

Le réalisateur iranien Jafar Panahi a remporté la Palme d’or pour Un simple accident, une œuvre tournée dans des conditions précaires, en marge de la légalité. Le film évoque le destin d’anciens prisonniers politiques aux prises avec le désir de vengeance, dans un récit intimement lié au vécu personnel du cinéaste. Empêché de voyager pendant plus de quinze ans, Panahi a enfin pu fouler le tapis rouge cannois, suscitant une vive émotion.

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Une critique directe du régime iranien

Avec ce long-métrage, Panahi signe un acte de résistance artistique, dénonçant frontalement la répression exercée dans son pays. Cette récompense est d’autant plus symbolique qu’elle consacre un cinéma de combat, réalisé dans la clandestinité, face à l’oppression. Un simple accident s’impose comme un manifeste contre le silence et la censure.


Une compétition audacieuse et éclectique

Un palmarès sous le signe de l’ouverture

Sous la présidence de Juliette Binoche, le jury a dû départager 22 films en lice, dans une sélection d’une grande richesse. Le Grand Prix a été attribué à Valeur sentimentale du Norvégien Joachim Trier, tandis que le Prix du Jury a été partagé entre Sirat d’Oliver Laxe et Sound of Falling de Mascha Schilinski, deux œuvres explorant des registres sensoriels et introspectifs.

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Des auteurs confirmés à l’honneur

La mise en scène de L’Agent secret a valu une distinction au Brésilien Kleber Mendonça Filho. Par ailleurs, les frères Dardenne ont été primés pour leur scénario de Jeunes mères, fidèle à leur cinéma social, centré ici sur les enjeux de parentalité précoce. Ces prix témoignent de la reconnaissance accordée à des signatures majeures du cinéma contemporain.


Des interprétations puissantes et marquantes

Nadia Melliti, révélation bouleversante

À seulement 23 ans, Nadia Melliti a remporté le Prix d’interprétation féminine pour son rôle dans La Petite Dernière d’Hafsia Herzi. Elle y campe une jeune femme musulmane découvrant son homosexualité dans un contexte familial conservateur, offrant une performance d’une rare intensité émotionnelle.

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Wagner Moura, retour en force au pays natal

Le Prix d’interprétation masculine a été décerné à Wagner Moura pour L’Agent secret. L’acteur brésilien, célèbre pour son incarnation de Pablo Escobar dans Narcos, y incarne un intellectuel traqué sous une dictature, dans un récit tendu et politique. Ce rôle marque son retour dans le cinéma brésilien après plus de dix ans.


Les autres distinctions et hommages rendus

Des talents émergents récompensés

Le Prix de la Caméra d’or est allé à The President’s Cake de Hasan Hadi, saluant un premier long-métrage prometteur. Côté court-métrage, la Palme d’or a été attribuée à I’m Glad You’re Dead Now de Tawfeek Barhom, qui a su séduire le jury par son audace narrative.

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Des légendes du cinéma honorées

En amont du festival, deux figures emblématiques du cinéma américain, Denzel Washington et Robert De Niro, ont reçu une Palme d’honneur pour l’ensemble de leur carrière. Ces distinctions viennent rappeler l’importance de transmettre la mémoire cinématographique à travers les générations.



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