Anna Kendrick, derrière et devant la caméra

Une première réalisation ambitieuse

Anna Kendrick, connue pour ses talents d’actrice dans des films comme Pitch Perfect et Up in the Air, fait ses premiers pas derrière la caméra avec Woman of the Hour. Ce thriller à suspense, qui sera diffusé sur Netflix, marque un tournant important dans la carrière de Kendrick, qui n’est pas seulement la réalisatrice, mais aussi l’actrice principale du film. Dans Woman of the Hour, elle incarne Cheryl Bradshaw, une jeune femme qui participe à une émission de rencontres en 1978 et gagne un rendez-vous avec un homme qui cache un passé des plus effrayants.

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Ce premier essai en tant que réalisatrice montre le désir de Kendrick de s’aventurer dans un genre plus sombre et complexe. Le film, qui a été présenté au Festival international du film de Toronto (TIFF), a déjà reçu des critiques favorables, saluant la performance de Kendrick ainsi que sa maîtrise de la tension narrative.

Un thriller inspiré d’une histoire vraie

Woman of the Hour est inspiré d’un fait divers glaçant : la participation du tueur en série Rodney Alcala à l’émission The Dating Game dans les années 1970. Alcala, qui était en pleine série de meurtres à l’époque, parvient à charmer Cheryl Bradshaw, interprétée par Kendrick, lors du jeu télévisé. Mais ce que Cheryl ignore, c’est qu’elle a affaire à un homme dangereux, responsable de la mort de plusieurs jeunes femmes.

Le film s’appuie sur cette histoire vraie pour explorer les dérives du sensationnalisme télévisuel et la manière dont les médias peuvent parfois ignorer des signaux alarmants. Kendrick, en choisissant ce sujet, ne se contente pas de raconter l’histoire d’un criminel, mais elle propose également une réflexion sur les dangers de l’exposition publique et le voyeurisme dans la culture populaire.

Une immersion dans l’horreur du true crime

Rodney Alcala, le tueur en série qui a échappé aux radars

Rodney Alcala, interprété par Daniel Zovatto dans le film, est l’un des tueurs en série les plus notoires des États-Unis. Son passage dans l’émission The Dating Game en 1978, en plein milieu de sa série de meurtres, a marqué les esprits, non seulement par l’absurdité de la situation, mais aussi par le fait que personne ne semblait avoir remarqué la véritable nature de cet homme.

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Le film met en lumière cette absurdité en dépeignant Alcala comme un homme charmant et charismatique, capable de séduire son audience tout en perpétrant des actes monstrueux dans l’ombre. Kendrick réussit à créer une tension palpable en jouant sur ce contraste entre l’apparence publique d’Alcala et sa réalité cachée. En cela, Woman of the Hour s’inscrit dans la veine des thrillers psychologiques qui dénoncent la manière dont des criminels peuvent passer inaperçus dans la société.

Une critique du voyeurisme des médias

Au-delà de l’histoire de Rodney Alcala, Woman of the Hour s’attaque à un autre sujet brûlant : la manière dont les médias exploitent le sensationnalisme. L’émission The Dating Game incarne à elle seule une certaine forme de voyeurisme, où les participants sont réduits à des personnages de divertissement, ignorant souvent les risques que ce type d’exposition peut engendrer.

Le personnage de Cheryl Bradshaw participe à cette émission dans l’espoir de se faire connaître, comme elle le dit elle-même : « Mon agent m’a dit que cela me permettrait d’être vue. » Cette phrase résonne comme une critique acerbe de la société du spectacle, où l’apparence publique et la célébrité priment sur la sécurité ou la prudence. Woman of the Hour interroge donc les limites du divertissement et les responsabilités éthiques des producteurs de ces émissions.

Subvertir les attentes du genre

Une mise en lumière des victimes

Si de nombreux films de true crime se concentrent souvent sur les criminels eux-mêmes, Woman of the Hour tente de renverser cette tendance en donnant une voix aux victimes et aux survivantes. Dans une critique pour The Hollywood Reporter, Lovia Gyarkye souligne cette approche innovante de Kendrick, qui cherche à mettre en avant le vécu des victimes plutôt que de glorifier la figure du tueur en série.

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Le film n’est pas seulement un récit de survie, mais aussi une réflexion sur la manière dont la société perçoit et traite les victimes de crimes violents. Kendrick, en tant que réalisatrice, semble vouloir rétablir un équilibre dans la narration, en rendant justice à ces femmes souvent oubliées dans les récits médiatiques.

Un suspense haletant jusqu’au bout

Tout au long de Woman of the Hour, la tension monte progressivement, à mesure que Cheryl découvre la véritable nature de l’homme qu’elle a choisi lors de l’émission. La réalisation de Kendrick, tout en sobriété et efficacité, permet d’entretenir un suspense constant, laissant le spectateur sur le qui-vive.

Les performances des acteurs, en particulier celle de Daniel Zovatto dans le rôle d’Alcala, renforcent cette atmosphère de danger imminent. Le personnage d’Alcala, tout en étant terrifiant, reste humain, ce qui le rend d’autant plus effrayant. Cette capacité à subvertir les attentes du genre rend Woman of the Hour particulièrement captivant et pertinent dans le paysage actuel des films de true crime.

Un thriller psychologique percutant


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