Pour la première fois depuis 1963, les acteurs et actrices d’Hollywood se sont joints aux scénaristes en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail et une protection contre l’utilisation abusive de l’intelligence artificielle. Fran Drescher, présidente de la SAG-AFTRA, a vivement critiqué les studios, dénonçant les inégalités salariales et les pratiques abusives qui mettent en péril la profession. Cette mobilisation historique paralyse l’industrie du cinéma et pourrait contraindre les studios à céder rapidement aux revendications des acteurs. ActuaNews.fr fait le point pour vous…

Depuis jeudi soir, les acteurs et actrices d’Hollywood sont en grève, rejoignant ainsi les scénaristes qui ont entamé leur mouvement le 2 mai 2023. L’échec des négociations entre le Syndicat des acteurs (le SAG-AFTRA) et l’AMPTP, l’association commerciale représentant les sociétés de production, a précipité cette mobilisation historique qui vise à obtenir de meilleures rémunérations et une protection contre l’usage abusif de l’intelligence artificielle.

Les acteurs revendiquent notamment une meilleure rémunération et s’opposent fermement à l’idée que les studios puissent utiliser leur image après un simple scan sans rétribution supplémentaire. Fran Drescher, célèbre actrice et présidente de la SAG-AFTRA, a exprimé sa colère et dénoncé l’hypocrisie des studios qui jouent la carte de la pauvreté tout en accordant de juteux salaires à leurs dirigeants. Elle a également mis en garde contre le remplacement des acteurs par des machines, si les revendications ne sont pas prises en compte.

« Nous sommes victimes d’une entreprise très cupide. À un moment donné, vous devez dire: » Non, nous n’allons plus accepter cela. « 

L’AMPTP, qui représente les studios, a affirmé avoir présenté une offre comprenant des augmentations de salaire et résiduelles historiques, ainsi qu’une proposition d’utilisation révolutionnaire de l’intelligence artificielle pour protéger les ressemblances numériques des acteurs membres du SAG-AFTRA. Malgré ces propositions, les acteurs ont décidé de maintenir leur mouvement de grève, exigeant de meilleures conditions de travail et une protection contre les pratiques abusives de l’industrie.

Dans une déclaration, l’AMPTP a exprimé sa déception face à la décision de poursuivre la grève, soulignant que les studios ne peuvent pas fonctionner sans les artistes qui donnent vie aux émissions de télévision et aux films. L’AMPTP a averti que cette situation entraînera des difficultés financières pour les milliers de personnes qui dépendent de l’industrie du divertissement.

En réponse à la déclaration de l’AMPTP, Duncan Crabtree-Ireland, négociateur en chef du SAG-AFTRA, a tenu une conférence de presse pour contester les prétendues avancées de l’offre de l’AMPTP. Il a affirmé que l’offre n’était pas aussi historique que prétendue et a souligné que les acteurs et actrices continueront de lutter pour des conditions de travail justes et équitables.

La situation à Hollywood reste tendue alors que les deux parties continuent de s’affronter. La grève prolongée a un impact significatif sur l’industrie cinématographique, avec des conséquences financières pour de nombreux travailleurs dépendants du secteur. Les négociations doivent se poursuivre pour tenter de trouver un terrain d’entente et mettre fin à ce conflit qui paralyse l’une des industries les plus influentes au monde.

La grève des acteurs syndiqués, qui compte environ 160 000 membres aux États-Unis, a un impact majeur sur l’industrie du cinéma. Toutes les activités liées à la profession sont suspendues, des tournages aux doublages en passant par les performances scéniques et les séances de motion capture. Les acteurs ont également interdiction de participer à des activités de promotion telles que les interviews, les podcasts, les événements sur tapis rouge, les festivals et les cérémonies de remise de prix. Lors de la première du film « Oppenheimer » à Londres, les acteurs ont d’ailleurs quitté la salle en signe de solidarité avec la grève.

Dans une lettre adressée à tous les membres syndiqués qu’a pu consulter nos confrères de Variety,, voici ce qu’ils n’ont plus le droit de faire pour maintenant l’effort de la grève: 

● Principal sur le travail de caméra, tel que :

○ jouer la comédie

○ Chanter

○ Danser

○ Effectuer des cascades

○ Pilotage d’avions filmés

○ Marionnettes

○ Travail de capture de performance ou de capture de mouvement ;

● Principaux travaux hors caméra, tels que :

○ ADR/Boucle

○ Bandes-annonces TV (promos) et bandes-annonces théâtrales

○ Voix

○ Chant

○ Narration, y compris les services audiodescriptifs, sauf si les services peuvent être couverts par une autre convention collective mentionnée dans l’avis de Membres concernant le travail non frappé

○ Coordination de cascades et services associés

● Travail de fond

● Travail de suppléance

● Double photo et/ou corps

● Tests d’essayage, de garde-robe et de maquillage

● Répétitions et tests de caméra

● Numérisation

● Entretiens et auditions (y compris via une auto-cassette)

● Services de promotion/publicité pour les travaux dans le cadre des contrats TV/théâtre, tels que :

○ Visites

○ Apparitions personnelles

○ Entretiens

○ Congrès

○ Expositions de fans

○ Fêtes

○ Pour vos événements de considération

○ Panneaux

○ Premières/projections

○ Spectacles de récompenses

○ Junkets

○ Apparitions de podcasts

○ Réseaux sociaux

○ Vitrines d’atelier

● Négocier et/ou conclure et/ou consentir à :

○ Un accord pour exécuter les services couverts à l’avenir

○ Tout nouvel accord lié au merchandising lié à un projet couvert

○ La création et l’utilisation de répliques numériques, y compris par la réutilisation d’œuvres antérieures

● Jouer sur une bande-annonce pour une production frappée ou tout autre contenu accessoire lié à une production frappée

La paralysie de l’industrie cinématographique due à la grève des acteurs pourrait pousser les studios à revoir leur position rapidement et à répondre aux exigences des acteurs. Cette mobilisation historique témoigne de la détermination des professionnels à faire valoir leurs droits et à lutter contre les pratiques abusives qui mettent en péril l’ensemble de l’industrie. Les négociations en cours entre les différentes parties seront cruciales pour trouver un terrain d’entente et rétablir le fonctionnement normal du secteur cinématographique.